J3: Journée du 25 janvier

Nuit plus calme. Il ne faut pas rêver et esprérer une nuit complètement calme mais notre nouvelle chambre est beaucoup moins bruyante. Au programme ce matin: musée du Caire. Avant de partir, le réceptionniste nous prévient qu'il y a des manifestations et nous conseille de nous éloigner des rassemblements.

Arrivées en face du musée, je prends des photos et un jeune vient nous baratiner que le musée est fermé car c'est férié puis nous dit qu'il y a un autre petit musée intéressant à voir juste à côté. On se rend compte que c'est un magasin de souvenirs et que je me suis fait avoir par un rabatteur malgré tout ce que j'ai pu lire sur eux. On dit au vendeur qu'on ne veut rien acheter et nous repartons vers le musée qui est bel et bien ouvert. On a juste du mal à traverser l'avenue. Un policier finit par avoir pitié de nous et nous aide à traverser. C'est bien un jour férié: les égyptiens visitent le musée en famille.

On ne paie que 4 LE chacune au lieu des 60 annoncés par mon guide: en tant que citoyennes arabes, on paie le même tarif que les égyptiens. Mais il vaut mieux avoir la monnaie sur soi.

 2 heures plus tard, on sort du musée pour trouver un Tahrir Square presque désert. Il y a des barrières pour empêcher les voitures d'y circuler. On veut prendre le métro mais la bouche de métro la plus proche est fermée. Un policier nous explique qu'il faut traverser la place pour accéder au métro.

Je prends en photo le complexe ettahrir (mojamma3e esstahrir) qui est le complexe administratif où les citoyens font leurs formalités administratives. Ce bâtiment était au coeur du film égyptien "Al irhab wal kabab" d'Adil Imam.

On prend le métro jusqu'à la gare pour acheter les billets d'Alexandrie puis on sort se balader à pied dans les environs. On mangera un sandwich de ta3miya chez un spécialiste du quartier (boulettes à base de purée de fèves). On peut ajouter des légumes dans le sandwich:pommes de terre, aubergines, tomates, etc...

On reprend le métro jusqu'à Saida Zainab. Il y a des wagons pour les femmes et des wagons mixtes. Pour trouver le wagon pour femmes, se placer sous le panneau "Laidies" dans la station.

On visite la mosquée mais on ne peut pas entrer au mausolée car c'est bientôt l'heure de la prière. Mais après la prière, l'accès est ouvert.

On se balade dans le quartier où on ne voit aucun touriste. On achète des gâteaux dans une patisserie du quartier et un fruit appelé Harankache. Je ne connais pas le nom en français. On discute avec le marchand de fruits. C'est un quartier populaire plutôt pauvre. Je ne sors pas trop mon appareil photo. Je ne veux froisser personne.

 Comme il fait tard, on reprend le métro jusqu'à Tahrir Square. Il y a beaucoup de monde sur la place, des groupuscules crient des slogans, d'autres groupes de jeunes sont assis par terre, on voit des slogans écrits sur le mur du style: Sus à Mubarak! On comprend que les manifestations ont pris une tournure à laquelle on ne s'attendait pas. Des policiers bloquent les accès à la place Tahrir. On peut quitter la place mais on ne peut pas y entrer. Certains policiers ont l'air tellement jeunes; ils ne doivent pas avoir 18 ans. J'essaie de prendre discrètement des photos mais elles ne sont pas très réussies.

On passe devant un hôtel. Ma mère me propose d'entrer pour voir les chambres et demander les tarifs. On veut réserver pour notre retour de Louxor. Le portier nous accompagne dans l'ascenseur, l'hôtel est au 6ème étage. Il nous raconte que l'Egypte a connu aujourd'hui un très grand tournant dans son histoire et que cette journée marque le début d'une révolution, pas une simple manif. On demande à voir une chambre, c'est plus confortable que le Bella Luna. L'employé qui nous fait visiter ouvre la fenêtre qui donne sur une sombre ruelle et nous montre les policiers cachés dans le noir en attente dun signal pour attaquer les manifestants. Le resto de l'hôtel a une vue sur toute la place Tahrir. Mais le prix est plus cher que notre budget. On ne réservera pas. Un peu plus loin, on retrouve Talat Harb Street: les gens font du shopping, se baladent, mangent dans les restos. Rien à voir avec l'ambiance de la place Tahrir à 2 minutes à pied.